Restaurant Le Train Bleu (Paris)

Admin

Situé au sein même de la Gare de Lyon ce restaurant gastronomique de luxe vous proposera des plats exceptionnels.

Le Train Bleu était l'un des restaurants parmis les plus mythiques de la capitale française et Alex y avait ses habitudes aimant beaucoup l'atmosphère unique de ce restaurant abrité dans une oeuvre d'art. Les moulures, les peintures, les sculptures étaient si nombreuses et diverses qu'on ne pouvait se focaliser sur une seule de ces oeuvres. Pour l'occasion l'UNESCO avait privatisé le restaurant. Au lieu du brouhaha incessant du restaurant un calme plat régnait et une seule table était dressée avec de la porcelaine de Limoges issue du trésor du Roi Louis XIV. Ce qui était drôle c'était que pour autant le brouhaha et l'agitation perpétuelle de la Gare de Lyon ne cessait pas.

Alex était pour l'occasion habillé d'un tailleur de grand couturier lui donnant un air sérieux alors que ses lunettes de vue étaient remontées sur son crâne. Un petit sac à main Vuitton au bras et elle poussa la porte de l'établissement et s'assit à sa table seule attendant que son invité n'arrive. Alex était une femme pleine de ressource et elle savait toujours s'adapter à la moindre des situations. Profitant du temps libre qu'elle avait avant l'arrivée de sa jeune invité elle sortit son téléphone consultant les actualités nombreuses du moment qui pourraient l'intéresser.

/Appartement de fonction de Na Ra Kim/ -> /Restaurant le train bleu/

J'arrivais devant un restaurant au luxe fastueux (c'était pour dire) fait murs d'or et de fresques fine rappelant le château de Versailles. Les couleurs bleu roi intensifiaient cet effet. Cet endroit était censé être un lieu où je me sentirais dans mon élément. Mais toute cette richesse me mettait mal à l'aise.

Je m'avançais vers le maître d'hôtel pour lui annoncer ma présence. Avec mon accent étranger. Je pus percevoir un léger haussement de sourcil.

- Bonsoir, j'ai rendez-vous chez vous. Au nom d'Alex Winchester je crois.

J'espérais qu'il ne me mettrait pas à la porte. J'étais tout de même habillé de mes plus belles parures et de mes vêtements les plus élégants (et professionnel) pour ne pas faire tâche.

Maître du Jeu

Le Maître de salle vous écoute avec un professionnalisme mielleux. Votre accent ne le dérange guère : il est habitué à la clientèle haut de gamme venue d'Asie, qui vient à Paris dépenser sans compter pour goûter à "l'art de vivre à la française".

Il prend votre manteau, vous demande si vous souhaite mettre votre sac aux vestiaire, puis vous conduit à une table installée dans une salle privative du restaurant. Vous y découvrez une jeune femme assise, la lumière de son écran de smartphone se reflétant sur sa rétine : elle consulte les actualités du jour.

Il ne fallait pas croire que le lieu était choisi au hasard par Alex Winchester. Tout était parfaitement et maîtrisé. Ce lieu, chargé d'histoire, chargé de luxures jusqu'à presque en vomir avait été parfaitement sélectionné afin de prouver la puissance du Musée du Louvre à ceux qui posaient trop de question. Comme un message subliminale disant: ne commencez pas à trop fouiner, nous sommes plus fort que vous.

La salle privative du restaurant était assez grande, comportant une quinzaine de table ce qui était déjà plus petit que la salle principale avec sa centaine de tables rondes recouvertes de leurs nappes blanches. Mais la salle privée réservée au haut du panier avait été complètement réservée au Musée du Louvre. Elles ne seraient que toutes les deux, pour discuter, pour imposer et rouler des mécaniques.

Alex leva la tête apercevant le maître d'hôtel et son invité tant attendue, la petite fouineuse. Alex se leva et remercia dans un français parfait le maître d'hôtel pour qu'il puisse disposer. Elle se tourna ensuite vers son invité et lui tendit la main tout en lui parlant dans un coréen plus que bon. Cela avait toujours été un point fort chez Alex. Elle apprenait rapidement les langues et arrivait à facilement les manier.

- Madame, c'est un honneur de vous recevoir. Je me présente Alex Winchester conservatrice et coordinatrice Unesco - Musée du Louvre. C'est un plaisir d'accueillir dans ce restaurant une personne aussi impliquée dans la sauvegarde du patrimoine culturel internationale.

Elle l'invita ensuite à s'asseoir face à elle en lui tirant la chaise.

Je souriais au majordome et fit non de la tête. Je ne pouvais pas me séparer de mes armes tout de même ! Et mes "dossiers" se trouvaient à l'intérieure.

Ma curiosité quand à mon hôte fut assouvie. Alex Winchester devait avoir environ le même âge que moi. Les traits de son visage inspiraient la gentillesse et la bienveillance. C'était de ces personnes là que je devais me méfier le plus. En aucun cas elle ne m'inspirait confiance. Dans mon monde il n'existe ni gentil ni méchant. Juste des femmes et des hommes qui font passer leurs intérêt personnel avant tout le reste. Même au détriment de leur intégrité.

Son accent et sa maîtrise de ma langue natale m'étonna. Je ne cillais ni ne bronchais. Je remis mes cheveux derrière mes oreilles avant d'avancer ma chaise sous la table et de caler mon Hermes Birkin noir à mes pieds.

Seules. J'étais face à cette inconnue me demandant encore ce qu'elle voulait. Je répondais à sa présentation.

- Madame Winchester. Kim Na Ra du département des arts coréens. Mais ça, vous le savez déjà.

J'avais très envie de lui couper l'herbe sous le pied mais je me retins pour ne rien laisser transparaître. Je me préparais à une petit partie d'échec mentale. J'espérais juste ne pas finir check mate à la fin de notre entrevue.

Maître du Jeu

Le dîner fut ponctué d'échanges cordiaux mais froids. Tel un jeu d'armes blanche, les deux femmes tentaient de désarmer l'autre côté de la table pour enfin faire tomber le masque. Mais après une heure de discussion, sublimée par ailleurs par les mets raffinés du restaurant, les jeux étaient toujours à égalité.

Pour Na Ra, Mme Winchester semblait bien trop curieuse pour son rôle supposé de coordinatrice UNESCO. C'était une redoutable prédatrice qui lui avait tendu plus d'un piège au cours de la soirée. Heureusement pour elle, Na Ra savait cacher son jeu. C'était son métier, à vrai dire...

Pour Alex, Mme Kim s'approchait un peu trop près des secrets du Palais du Louvre qu'elle n'avait pas vocation à découvrir. Ca, c'était un fait. Mais quelles étaient ses motivations ? Pourquoi une attachée culturelles souhaitait-elle absolument se renseigner sur la Fondation ? Savait-elle seulement ce qu'elle y trouverait ? Difficile pour la jeune française de le découvrir sans s'exposer elle-même.

Alors que le dessert arrivait, elle tenta cependant le tout pour le tout.

- Mme Kim, on m'a dit que vous étiez fascinée par le cambriolage qui a eu lieu au Louvre. On m'a dit également que vous aviez eu vent de l'existence d'une aile du Louvre qui n'appartiendrait plus au Musée. Je peux peut-être clarifier les choses : effectivement, les services secrets français disposent d'archives au Louvre. Cette information reste entre nous évidemment, mais je crois avoir ainsi répondu à une partie de vos questionnements : il n'y a rien là bas qui pourrait intéresser une attachée culturelle.

Elle lança un regard métallique à la coréenne en buvant une gorgée de Chateau Margaux.

HJ:

Le repas c'était avéré long et laborieux. Une grande partie de faux semblant ponctué de sourire factice pour garder la face et ne pas laisser l'autre grignoter ne serait-ce qu'un millimètre de terrain.

Je suivais du regard le dessert que nous apportait le serveur. Une part de framboisier monté et finement décoré. J'aurai préféré un gâteau avec du chocolat mais bon. Même sur cela on m'avait enseigné à ne rien laisser comme information à l'autre camp.

La petite tirade de Mademoiselle Winchester me laissait tout à penser qu'elle ne lâcherait pas le morceau. Son regard glacial me donna des frissons que je dû réprimer. Avec un calme impeccable je m'engageai à lui répondre.

-Effectivement Monsieur Lamerrant c'est montré très clair à ce sujet et m'a rassuré quand au fait que la collection qui m'a été confié serait bien protégée.

Le repas se finit sur cette note astronomique que Madame Winchester paya au nom de l'UNESCO. Je la quittai sur une poignée de main que je voulais franche et professionnelle. J'y mis assez de vigueur pour lui faire comprendre que le message était bien passé.

La bruine avait recouvert le sol d'une couche brillante qui reflétait les lumières des belvédères parisiens. Sans mon mari, je ne pouvais profiter pleinement de ce moment romantique. Je m’engouffrais dans un taxi sans avoir une idée précise d'où je voulais me rendre. Le chauffeur d'origine orientale me regarda dans son rétroviseur en me demandant ma destination.

-Je ne sais pas monsieur. Pourquoi pas la Tour Eiffel ? Je n'ai encore pas eu l'occasion de la voir de près. Elle doit être magnifique la nuit.

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