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Apparence Physique :

Toujours bien rasé (merci à sa maigre pilosité), les cheveux noir de cendre placés comme bon leur semble, le regard tantôt doux-rêveur, tantôt étincelant d’une lueur passionnée, Charlie se fondrait dans la masse si ce n’était de la couleur de sa peau, quelques teintes plus foncée encore que celle des Melbournois qu’il croise chaque jour dans la rue. Troquant ses lunettes pour des lentilles dès qu’il en a l’occasion, le gringalet arbore également au poignet un bracelet tissé, relique d’un passé insouciant, mais qui ne jure aucunement avec le style nonchalant du garçon. Il fait partie de cette catégorie de personnes qui ne prend pas la peine d’accorder ses vêtements entre eux ni, la plupart du temps, avec les circonstances. On le retrouve généralement portant une chemise par-dessus un t-shirt, avec une paire de bermudas ou, au travail, de jeans. La plupart des gens croient Charlie plus grand qu’il ne l’est réellement, en raison de sa silhouette allongée. Pas forcément moche, mais définitivement pas beau gosse non plus, ses expressions faciales et grimaces variées ont toujours été un atout pour se trouver une petite amie. Elles prétendirent toutes les trois que c’était ce qui lui conférait son charme.

Caractère :

Déjà, avec son air dégingandé et rêveur, il arrive souvent que l’on croit que Charlie se trouve sur la troisième lune de Jupiter, et on n’est pas très loin de la vérité. L’Australien introverti passe beaucoup de temps à réfléchir, simplement. Bien que cela lui donne parfois une aura d’étrangeté, son naturel bonace le rend tout de même facile d’approche. Le Magus n’a pas tendance à s’en faire beaucoup avec quoique ce soit. Que l’on pense ceci ou cela de lui, il s’en fiche éperdument (ce qui explique par ailleurs son look). Peut-être est-ce là une victoire de la culture australienne, ou alors un effet secondaire de son côté scientifique. Car Charlie est, malgré les apparences, un jeune homme très rationnel et posé. Le désordre n’a, dans son quotidien, que la souveraineté de son esprit. S’il aime bien à rire, il n’est pas lui-même un humoriste dans l’âme et occupe donc généralement le rôle de spectateur. Bien qu\'il puisse paraître un peu trop détaché des gens et des évènements qui l\'entourent, ce rôle lui sied d’ailleurs très bien. Observer, analyser, comprendre : il adore.

Tics/Manies :

De par sa nature ordonnée qui frôle l\'obsessivité, Charlie a développé une panoplie de petits tics, allant de toujours vérifier deux fois qu\'il a bien verrouiller derrière lui, à enligner parfaitement les bocaux dans le réfrigérateur. Sa manie la plus notable reste toutefois sa tendance à se gratter le cou dès l\'apparition d\'un stress, d\'une contrariété ou d\'un poil.

Histoire :

Charlie Shah, Australien de 24 ans, venait de compléter sa dernière année de licence en biochimie et quitterait bientôt la pharmacie où il avait travaillé les 29 derniers mois. Comment en était-il arrivé là? En autobus, comme toujours depuis qu\'il y travaillait. Mais surtout, il avait eu cette opportunité d\'emploi grâce à l\'intervention quasi-divine de sa mère, qui avait une amie dont le mari, par un hasard bienveillant, était propriétaire de la pharmacie, M. Welsch. Si la clientèle la plus fidèle et les collègues de Charlie avaient fini par l\'apprécier, son patron avait d\'abord rechigner un peu avant de l\'engager. Il n\'avait pas besoin d\'un bon à rien de jeune qui ne faisait que passer sa journée devant une télévision ou un ordinateur, disait-il. C\'était seulement à moitié vrai. Charlie n\'écoutait plus la télévision depuis belle lurette. Depuis qu\'il s\'était acheté son premier jeu vidéo, à vrai dire. Heureusement pour lui, l\'épouse dudit M. Welsch l\'avait imploré de prendre le garçon, au moins pour quelques semaines. C\'est ainsi que, rechignant d\'abord, Charlie resta 29 mois à l\'emploi de M. Welsch. Peut-être que, si Mme Welsch avait souligné à son époux que Charlie poursuivait un cursus en biochimie, il n\'aurait pas été aussi surpris par la qualité de son travail. Ce n\'était pas seulement pour transférer de jolies valeurs de vaillance et d\'indépendance à son fils, que M. et Mme Shah l\'avaient poussé à se trouver un boulot étudiant. Bien sûr, c\'était un poids dans la balance, tout comme leur crainte qu\'il ne devienne un ermite, mais surtout, le poids qui pesaient le plus, était leur condition financière. Ils ne pouvaient pas supporter leur fils dans ses études et s\'occuper du reste de la marmaille en même temps. Ils avaient eu beau lui répéter qu\'ils n\'avaient pas les moyens de l\'encourager à poursuivre de longues études, Charlie s\'était entêté et avait suivi sa destiné, tel un héros qui accomplit sa quête. De toute manière, son esprit cartésien ne voyait pas comment assouvir sa curiosité autrement qu\'en poursuivant des études universitaires. Il s\'était d\'ailleurs fait quelques amis sur le campus universitaire. Oh, Charlie n\'avait jamais été du genre à être entouré d\'une ribambelles d\'amis, mais il y avait toujours eu deux ou trois personnes qui gravitaient autour de lui et auxquelles il s\'attachait. Ils faisaient généralement partie de plus grands groupes, si bien faisant que malgré sa retenue naturelle, Charlie n\'avait presque rien manqué de la vie étudiante : ni les copines ni les soirées d\'études intensives à plusieurs ni les soirées arrosées sur la plage ni le bizutage. Il n\'était pas sauvage, non plus. Juste un peu étrange. Il faut dire aussi qu\'il n\'avait jamais détesté être entouré de gens, pas plus qu\'il ne détestait être seul avec lui-même. C\'était d\'ailleurs probablement pour ça qu\'il n\'exploitait pas particulièrement son don : il ignorait tout complexe vis-à-vis de lui-même ou de son apparence, aussi ne ressentait-il pas le besoin de se servir de son don pour se trouver plus beau ou plus attirant. Car voyez-vous, Charlie était métamorphe, ou quelque chose du genre. Un truc bien utile, d\'ailleurs, pour se promener incognito en ville, ou pour participer aux soirées bien arrosées sans être le sujet de railleries le lendemain. Mais sinon, cet espèce de pouvoir n\'était à ses yeux, bien qu\'il ne l\'eut pas dit ainsi, qu\'une étrangeté de plus qui le caractérisait. C\'était peut-être en raison de cette particularité, d\'ailleurs, qu\'il avait toujours eu la peau si malléable, comme si elle était constamment prête à se transformer à volonté. C\'est autour de ses 10 ans qu\'il s\'aperçut qu\'il avait cette capacité étonnante. Il se trouvait dans la bibliothèque de l\'école et entreprenait de grimper sur deux chaises en équilibre l\'une sur l\'autre pour arriver à lire les titres des livres sur le dernier rayon du haut, quand la physique joua son rôle (il ne le lui a toujours pas pardonné, d\'ailleurs, et présente encore aujourd\'hui une aversion irrationnelle envers la physique) et que les chaises tombèrent au sol avec fracas. Enchevêtré sous les chaises, Charlie avait fermé les yeux dans une prière afin que la bibliothécaire ne le gronde pas. Il l\'entendait d\'ailleurs s\'approcher à grands pas, mais lorsqu\'elle le prit par l\'épaule, ce n\'est pas lui qu\'elle gronda. -Aaron Oakley, petite peste! Retourne jouer dehors avec les autres et que je ne t\'y reprenne pas à prendre ma bibliothèque pour un terrain de jeux! Charlie avait beau regarder autour de lui, il ne voyait Aaron nulle part. Pourquoi ne chicanait-elle pas plutôt Charlie? En passant devant le poste de la bibliothécaire, Charlie remarqua qu\'elle avait oublié ses lunettes à son bureau, mais comment pouvait-elle le méprendre avec son voisin? C\'était un petit garçon rouquin et grassouillet. Le genre de gamin rude avec qui Charlie n\'avait jamais été ami, entre autre parce qu\'il n\'avait que deux passions : briser les jouets des autres enfants et tirer les tresses des filles. Quand Mme Hartley referma la porte derrière lui, Charlie se retourna, confus et tomba nez à nez avec la vitre de la porte. Le reflet qu\'il y voyait n\'était pas le sien, mais il n\'était pas non plus celui d\'Aaron. C\'était plutôt une caricature d\'Aaron, juste assez ressemblante pour que Mme Hartley, sans ses lunettes, soit flouée. Le gamin s\'observa quelques instants devant la vitre et, alors que son coeur cessait de battre la chamade, vit ses cheveux et sa peau foncer doucement, jusqu\'à ce qu\'il ne redevienne lui-même. Mis à part quelques évènements isolés dans ce genre, Charlie avait été un enfant tranquille, qui faisait bien quelques bêtises de temps en temps, comme tout gamin de son âge. Ses parents savaient tout de même se montrer impatients face à ses écarts de conduite. D\'origine pakistanaise, ils avaient émigré à Melbourne avant de fonder leur famille. Ils se montraient généralement modernes, mais restaient exigeants sur certains points. Par exemple, ils ne cessaient de dire que Charlie ne mettait pas assez d\'effort dans ses cours et qu\'il se contentait de résultats moyens, alors qu\'avec un peu d\'efforts, il aurait pu se distinguer de la masse. Toutefois, il n\'aurait certainement pas plus être premier de classe, contrairement à leurs rêves... Revenons au moment présent. Charlie se prépare à laisser derrière lui son emploi à la pharmacie de M. Welsch. Non pas qu\'il ait développé une totale aversion envers cet emploi qui, au final lui convient plutôt bien. En fait, c\'est simplement parce qu\'il a postulé au Master dans différentes universités, mais pas à Melbourne. Il a même été assez téméraire pour envoyer des demandes en Amérique du Nord et en Europe. Rien de moins. Il attend impatiemment les réponses, qui risquent de lui parvenir au compte-goutte dans un avenir proche. S\'il est prêt à laisser famille et amis derrière sans inquiétude, il ne s\'attend pas vraiment non plus à devoir le faire. Même sans avoir eu un emploi étudiant durant les deux dernières années, il n\'aurait probablement pas réussi à avoir des assez bonnes notes pour être pris à l\'international. Peut-être aurait-il dû se mettre au rugby, comme son cousin Michael, et avoir la possibilité de se mériter une bourse d\'études? Non, cette idée était fantasque. Charlie serait bien sélectionné par un professeur, et à ce moment, il n\'aurait plus qu\'à faire ses valises. Pour l\'instant, il comptait profiter du temps qu\'il lui restait auprès des siens, que ce soit en les accompagnant au parc ou à la plage, ou encore en jouant à ses jeux vidéos favoris.

Carnet de Bord :

A compléter régulièrement.